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DB HENRI III. [i 581] aoQ
ver jusques en sa maison pour lui en parler, on l'eût fait sortir pour moins de deux mil écus.
La mere dudit Le Voix, après son arrêt justificatif et son rétablissement à la cour, fut trouver le Roy et la Reine pour les remercier; à laquelle le Roy fit réponse : «Ne me remerciez pas, mais la mauvaise Just ice « qui est en mon royaume : car si elle eût été bonne, « votre fils ne vous eût jamais fait de peine. »
Le mercredy 17 may, le Roy ayant reçu nouvelles du roy d'Espagne, par lesquelles il lui mandoit que si son frere alloit en Flandres au secours des rebelles, il avoit en main prompt moyen de s'accorder avec eux, pour incontinent venir avec toutes ses forces se vanger contre la France du tort que lui et son frere lui auroit fait, fit publier à Paris ses lettres patentes, par lesquelles étoit mandé à -tous gouverneurs dè se saisir de tous chefs et conducteurs qui leveroient ou meneroient gens de guerre sans son expresse commission. Mais de ces mandemens ne fut aucune exécution.
Le jeudy premier juin, le Roy, averti qu'en un village distant de Blois de six ou sept lieuës repaissoit une compagnie d'hommes d'armes vivans à discrétion, «t s'avouans de Monsieur, envoya leur dire qu'ils délogeassent ; duquel ordre ils ne firent pas grand compte. De quoy Sa Majesté irritée envoya Beauvais-Nangis avec archers et soldats, qui en tuerent cinq ou six de ceux qui se mirent en deffenses, et amenèrent les autres à Blois au Roy, lequel, à la priere de quelques siens favoris, les renvoya. L'avertissement qu'en eut le Roy vint de M. de Matignon, auquel Monsieur en sçut si mauvais gré, que, quelques jours après, la Reine mere 45. -4
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